dimanche 26 juin 2011

Dans quel monde vit-on ?

pluie pascal blachier photographie

Ce n'est pas faute d'essayer pourtant, mais non, aujourd'hui, je n'y arrive pas... Pourtant, je m'y emploie tous les jours depuis des années, être joyeux et positif  par respect pour les autres... 

Ce n'est pas simple tout le temps, comme tout le monde, peut être plus que tout le monde, j'ai traversé des épreuves pénibles et difficiles, certaines connues de tous, d'autres de certains seulement, les plus difficiles à porter, de peu de personnes. Je sais que la vie est dure et difficile, la société tend à rendre égoïste et égocentrique. Mais non, aujourd'hui je n'y arrive pas, ce présent me pèse. 

Je pense à Marie Jeanne Meyer, cette jeune fille de 17 ans, fauchée par un criminel comme tant d'autres alors qu'elle avait la vie devant elle... Bien sûr vous me direz que les meurtriers existent depuis aussi longtemps que l'humanité, je ne sais pas, et, est-ce une raison pour accepter cela ? Sommes-nous devenus des bêtes ? Non, pire que des bêtes... Cette expression ne correspond à rien. Comment ne pas être révolté par cette réalité, comment ne pas penser aux milliers de jeunes filles, de femmes, d'enfants victimes de pervers et de criminels que je me refuse à appeler "malades", ils ne sont pas malades ! Déviant, certainement, mais pas malades...

J'ai travaillé dans le cadre de centres de vacances, je connais le catalogue des personnes potentiellement dangereuses, ce gros livre de plus de 800 pages référençant les probables pervers qui ont été interdit de contact avec les enfants. C'est une réalité et chaque organisme proposant des séjours possède ce triste inventaire...

Nous ne sommes plus humain ? Où est la société ? Cette communauté solidaire, cette organisation vivant en groupe pour le bien de tous, chacun protégeant l'autre ?

Et quoi penser d'une enfant de 13 ans tuée à coup de poing par un autre enfant, car à 15 ans on n'est pas encore un homme, loin de là. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Comment peut-on oublier à ce point-là, la préciosité de la vie humaine ? Comment peut-on nier ce minimum qui fait de nous des humains ? Qui sont ces gens, et comment en sont-ils arrivés là ? Impunités depuis toujours ? Laxisme judiciaire ? Éducatif ? Lobotomisation quotidienne devant la télévision faiseuse de temps de cerveau disponible pour les annonceurs publicitaires, maîtres du monde ?

Jusqu'où allons nous accepter de voir notre société se déliter ? La destruction de notre état au profit des sociétés privées, la suppression des services publics, la diminution à l'excès des moyens humains dans les écoles, les collèges, la police, la suppression des hôpitaux, ne vont faire qu'empirer les choses. 

Aujourd'hui, nous sommes dirigés par des gens qui ne connaissent plus rien de la réalité de la vie, et qui s'en moquent. Leur morale est corrompue, par l'argent, par la soif de pouvoir, par le sentiment d'impunité qu'ils entretiennent en adaptant les lois à leurs perversions.

L'intérêt général n'existe plus, la morale minimum et l'exemplarité des politiques ou des "notables", médecins, avocats, juges, enseignants, proviseur, dirigeants des sociétés et entreprises qui sont le noyau social et économique du pays, n'existent plus. On se fiche de mettre des milliers de gens à la rue par la délocalisation d'une entreprise au bénéfice d'une minorité d'actionnaires. On se fiche de mettre à bas un pays, si c'est au profit de quelques banques qui tirent les ficelles en sous main. On utilise sans scrupule son petit pouvoir pour son profit personnel au détriment de la collectivité ou à l'encontre de l'humanité et de la morale, pour assouvir ses perversions.

Non, aujourd'hui, je n'ai pas le coeur à voir la vie du bon côté, comme elle devrait être, comme elle pourrait être si chacun faisait ce petit effort de solidarité, d'humanité, de respect. Aujourd'hui,  je pense aux mamans qui ont perdu leurs enfants, à ces victimes toujours aussi nombreuses, à ces vies brisées par la bêtise humaine. Pour l'argent, pour plus d'argent, pour le sexe, par orgueil parce que c'est tellement humiliant de croire avoir vu un mauvais regard dans l'oeil d'un passant...

Les dirigeants méprisent le peuple, se fichent totalement de son intérêt, le cloisonnent et le manipulent pour en faire des moutons imbéciles, le divisent en groupes et les montent les uns contre les autres pour qu'ils ne voient pas ce qu'ils font pendant ce temps là. Ils veulent détruire "l'humanité", ils veulent détruire notre pays, notre planète, notre société, pour en retirer de l'argent.

Et nous sommes leur complice ! Nous qui ne regardons que notre nombril, nos futiles tracas, nous qui ignorons les solitudes à notre porte, nous qui détournons le regard si une bagarre s'amorce... Nous qui acceptons béatement les pires régressions sociales en échange de quelques verroteries électroniques.

Aujourd'hui, la vie me semble sombre, triste et vide d'espoir, aujourd'hui, je pense à Marie Jeanne carbonisée et abandonnée dans les buissons, à Carla morte sous les coups de poings d'un camarade  à cause d'enfantillages échangés sur internet, et je me demande comment en est-on arrivé là ?

.../...



1 commentaire:

  1. Belle analyse et malheureusement, tellement vraie !

    Il va bien falloir qu'un jour, le peuple réagisse aux chimères imposées par les politiques et les dirigeants. Qu'il arrête de penser "JE" et qu'il comprenne que le nombre de "JE" c'est "NOUS" et que nous sommes dans le même bateau.

    Il est désolant de faire le constat d'une vie stoppée nette pour une insulte (parfois un regard suffit à cet âge) publiée sur un réseau "social".

    Cette société dans laquelle nous vivons et où nos egos sont surdimensionnés, nous est imposée par ceux-là même qui devraient nous chercher une harmonisation de vie. On voit ce qu'il en est...

    On pourrait en rire si la génération qui arrive n'était pas imprégnée d'égoïsme et de faire valoir.

    Sauf que là ! Ça tue des enfants !

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