"Si les gaz de schistes et autres gaz non-conventionnels font à juste titre l'actualité des derniers mois, CAP21 n'oublie pas le permis d'exploration qui a été accordé à la société Melrose Resources.Les journaux en ont parléun peu en automne 2010 lors de la deuxième phase d'exploration qui consistait en des études sismiques à bord du "Bergen Surveyor". et depuis, pas de nouvelles .... ou très peu.Les élus Europe Ecologie Les Verts de la région PACA avaient adressé une lettre à Madame la Ministre qui a eu une reponse tres évasive , du genre "on va voir ..."
"La carte ci-dessus vous montre la proximité avec nos côtes. Le permis est coupé en diagonale à l'ouest car il s'agit là de la limite des eaux territoriales espagnoles. Il couvre une surface de 12500 km2 avec des profondeurs allant jusqu'à 2600 mètres. Sa limite nord se situe à 24 km des cotes provençales. A l'est il se trouve à proximité immédiate du sanctuaire marin "Pelagos".CAP21 rappelle le principe de précaution qui demanderait à ce qu'on protège nos cotes et l'extraordinaire richesse naturelle de la Méditerranée au lieu de faire quelques profits pétroliers supplémentaires. Étant une mer totalement fermée, un accident aurait des conséquences gravissimes sur les écosystèmes.Les évènements des derniers mois (Deepwater, Fukushima ...) ont montré que le risque zéro n'existe pas.L'objectif français de diviser par quatre nos émissions de CO2 ne pourra pas être atteint si on exploitait toutes les ressources d'énergies fossiles disponibles."
"La phase d'exploration sismique terminée, nous avons quelques informations nouvelles:1. La société Melrose a cédé 77,5 % de ses parts concernant ce permis à la société "Nobel Energy" spécialisé dans les forages en eaux profondes.2. Melrose annonce les résultats de ses études pour le 3. trimestre de l'année 2011 , mais nous avons trouvé un document avec des premières estimations quantitatives de poches d'hydrocarbures ; extrait :"The Rhone Maritime concession covers approximately 12,500 square kilomters in the Rhone Delta in the French Mediterranean. . The acreage is now covered by 2-D seismic and some very large structures, with 10 Tcfe potential, have already been identified. "Ce "potentiel déjà identifié de 10 TCFE correspond à "10 équivalents de Trillions Pieds Cubes", unité de mesure utilisé dans le "metier" et assez conséquent.Source Cap21
Rappelons que ce permis n'est pas mis en cause par la future loi "Jacob", Madame Cristiane Taubira ayant essayé en vain d'y inclure un amendement concernant également les exploitations "offshore". Ce qui va se passer dans l'année qui vient est malheureusement prévisible à la lumière de ce qui vient de se dérouler en Guyane française. Suite à une phase exploratoire "théorique", la société détentrice du permis va demander l'autorisation d'un forage "grandeur nature", toujours exploratoire bien sur !Quelles que soient les aménagements prochains du code minier , cette autorisation sera donnée .On organisera un debat public une consultation ou concertation, le préfet aura le dernier mot.Ainsi en Guyane les défenseurs de la nature, des tortues marines entre autres, avaient alerté sur les risques de forages ... rien n'y a fait. Le Préfet les a assuré évidement de toutes les garantis, du sérieux des études d'impacts scientifiques ...Autre source d'inquiétude pour CAP21: Un vaste projet d'études baptisé "projet GOLD" est en cours.Ce projet est un principe un projet scientifique destiné à connaître la nature du sous-sol de la Méditerranée. L'épaisse couche de sel qui couvre le fond de la Méditerranée cacherait des merveilles, notamment des gisements inespérés d'hydrocarbures. Pour cette raison les compagnies pétrolières se sont associées au projet, car de toute évidence trèsintéressés par ce "trésor" . Depuis que au large d'Israel et du Liban un immense champs gazier sous-marin a été découvert et exploité, une nouvelle rué vers l'or est en train de se préparer. Nos choix énergétiques devraient être dictés par les politiques et les populations. Un grand débat devrait avoir lieu entre les pays riverains de la Méditerranée ! Au lieu de cela ce sont les compagnies pétrolières qui décident de notre sort. Voila un vrai sujet de débat pour les Pays riverains, l'UPM (l'Union Pour la Méditerranée) pourrait peut-être s'en saisir sérieusement.Nous ne nous faisons peu d'illusions sur leurs conclusions, mais du moins ce débat sera porté sur la place publique."
"Ceux qui ont vécu le premier choc pétrolier se souviennent sans doute de ce slogan-choc inventé par l'État pour inciter nos concitoyens à l'économie : "En France, on n'a pas de pétrole, mais on a des idées". Trente-cinq ans plus tard, on pourrait presque renverser l'ordre des propositions : "En France, on n'a plus beaucoup d'idées, mais on a - un peu - de pétrole". D'abord en Guyane, où le gouvernement vient d'autoriser l'exploitation d'un gisement d'une capacité estimée à au moins 1 milliard de barils. Ensuite en Méditerranée, où deux sociétés spécialisées, l'Anglaise Melrose Mediterranean Limited (MML) et l'Américaine Noble Energy, envisagent de forer un puits d'exploration à moins de 30 km au sud de nos côtes. C'est en tout cas ce que MML a demandé à Éric Besson, ministre de l'Industrie, et à Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, co-responsables de la délivrance des permis et autorisations en matière pétrolière.
Dans le dossier déposé en juillet 2010 - et toujours à l'instruction -, MML se montre assez optimiste. Assurant que "tous les éléments nécessaires à un système pétrolifère actif sont potentiellement présents" sur le périmètre qu'elle explore depuis bientôt 10 ans, la société britannique "sollicite une prolongation du permis pour une durée supplémentaire de 5 ans", indiquant que dans l'hypothèse où ses investigations "indiqueraient une implantation de forage techniquement et commercialement viable, un puits d'exploration serait foré", pour un coût "aux alentours de 35 millions de dollars US". A ce prix-là, on se doute que MML n'a pas l'intention de creuser pour la seule beauté du geste. D'où les craintes des associations écologistes, convaincues que le gouvernement autorisera tôt ou tard les plateformes d'extraction en Méditerranée. Jusque là, rien ne permet de leur donner tort.
Récapitulons : en novembre 2002, un "permis exclusif de recherche d'hydrocarbures liquides ou gazeux" baptisé Rhône Maritime est accordé pour 3 ans à la société TGS-Nopec. En juillet 2005, quelques semaines avant l'échéance, TGS-Nopec sollicite le transfert de ce permis à la société Melrose Mediterranean Limited et sa prolongation pour 5 années supplémentaires, sur un périmètre réduit de moitié - 12 500 km² au lieu des 25 000 accordés en 2002. Le ministre de l'Industrie, à l'époque Thierry Breton, finit par accorder à la fois le transfert et la prolongation en octobre 2006, soit plus d'un an après l'expiration du permis initial. Cette nouvelle autorisation courait jusqu'au 19 novembre 2010. Quatre mois plus tôt, MML a donc réclamé une nouvelle prolongation de 5 ans aux deux ministres concernés, sans obtenir de réponse officielle. Ce qui ne l'a guère empêchée de lancer, entre novembre 2010 et février 2011, une vaste et coûteuse étude sismo-géologique de la zone, puis de réclamer, en mars 2011, la mutation partielle du futur permis au bénéfice de la société texane Noble Energy France, avec qui elle venait de conclure une convention de partenariat. Si le permis est délivré, Noble Energy en détiendra 72,5% des droits.
Pour l'heure, aussi bien Éric Besson que Nathalie Kosciusko-Morizet restent silencieux. Contactés et relancés à plusieurs reprises, leurs services n'ont toujours pas donné suite à nos demandes d'information. Seule manifestation récente de leur part : une demande du bureau de l'exploration et de la production des hydrocarbures (BEPH) du ministère de l'Écologie, qui s'inquiétait en juillet dernier des méthodes utilisées par MML pour ses forages d'exploration. En clair, le ministère souhaitait vérifier que la technique de la fracturation hydraulique, révélée par le débat sur l'exploitation controversée des gaz de schiste, ne faisait pas partie de la panoplie habituelle de MML. Depuis ce courrier, silence radio. Même la question écrite du député-maire (PS ) d'Ajaccio, Simon Renucci à Nathalie Kosciusko-Morizet est restée sans réponse. "Je l'ai déposée le 25 octobre, confirme-t-il. Je vais donc relancer la ministre par courrier pourqu'elle me réponde." Peut-être après la présidentielle.
Hervé VAUDOIT"
"S’il y a bien une qualité qu’on peut reconnaître aux services de l’Etat dans notre région, c’est qu’ils ne sont pas influencés par l’actualité. Alors que les Etats-Unis subissent encore les conséquences de la pire marée noire de leur histoire, causée par l’explosion d’une plate-forme pétrolière, le préfet des Bouches-du-Rhône a autorisé le mois dernier la compagnie britannique Melrose Resources (pas BP faut pas pousser) à voir s’il n’y aurait pas quelque gisement d’hydrocarbures près de nos côtes.
Plus précisément dans une zone de 12 500 km2, qui va en gros du large de la Camargue à Porquerolles, en passant à 24 kilomètres vers Toulon, et pour laquelle Melrose Resources a obtenu une concession en 2005. Depuis, elle a fait quelques recherche plutôt concluantes et va pouvoir passer à la vitesse supérieure à partir de novembre : des études sismiques, qui permettent de réaliser une cartographie 3D du sous-sol en analysant les échos d’une onde sismique provoquée.
Nul doute que, s’ils étaient au courant depuis ce temps, bon nombre d’habitants de la région n’auraient pas signé pour une plate-forme pétrolière à quelques encablures de leur littoral. Pour diverses raisons, que ce soit pour éviter des boulettes sur leur yacht à Saint-Tropez ou dans les pattes des flamants roses en cas de catastrophe… En tout cas Greenpeace France est furax : « le Postdam Institute for Climat Impact Research dit que si l’on veut maintenir la hausse des températures mondiales au-dessous de deux degrés, on a le droit de brûler moins d’un quart des ressources fossiles de la planète. Aujourd’hui, on va chercher à extraire les énergies fossiles toujours plus profond, toujours plus risqué, toujours plus cher : on va droit dans le mur« , s’insurge l’ONG dans Var Matin.
Mais là où ça devient gênant pour la préfecture, c’est que ces joyeux concerts d’ondes sismiques risquent de perturber quelque peu les mammifères marins qui affectionnent cette zone (dauphins, rorquals etc.). Même si on n’est pas stricto sensu dans le périmètre du sanctuaire Pélagos, où les études sismiques sont formellement interdites. Si l’antenne locale du ministère de l’Ecologie (la Dreal) assure au quotidien que « le plan de surveillance des cétacés a été adapté« , les gestionnaires du parc ne sont pas pour autant rassurés et encore moins ravis.
Du coup, quand la préfecture maritime de Méditerranée dresse il y a dix jours la liste des initiatives récentes concernant Pélagos, dont un « projet de classement de Pélagos en zone marine particulièrement vulnérable qui permettrait de prendre des mesures particulières pour la protection de l’environnement » et conclut qu’elles »témoignent d’une mobilisation forte autour du sanctuaire Pélagos », on est un brin sceptiques. Mais il est vrai que l’industrie pétrolière et gazière n’est pas la dernière en terme de poids économique local…"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire