Parfois, on ignore certains lieux de notre propre région, c'est vrai que la région Rhône-Alpes est pleine de contrastes, elle est vaste et offre tant de richesses que pour la connaître dans son entier, il faut une vie.
Voici une découverte récente et un réel coup de coeur qui par certains côtés me ramène à une époque où je trainais souvent mes chaussures dans le parc du château de Versailles.
Nous voici à Vizille, dans le parc du château du XVIIe siècle, aujourd'hui musée de la révolution française, la ville est le berceau de celle-ci.
À la fin du XVIIIe siècle, un riche industriel de la région, Claude Perier, achète le château délaissé aux descendants des Lesdiguières et y installe une manufacture d’impression sur tissu.
Le 21 juillet 1788, il accepte de recevoir dans la salle du jeu de paume du vieux château aristocratique l’assemblée des trois ordres de la province (Réunion des États généraux du Dauphiné), interdite de réunion à Grenoble.
Donc ce jour, faisant suite à la Journée des Tuiles du 7 juin 1788, des notables de la région de Grenoble (bourgeois et notamment juristes) organisent l'Assemblée de Vizille réunissant 50 prêtres, 165 nobles et 276 représentants du tiers état (et parmi eux Jean-Joseph Mounier et Antoine Barnave). L'assemblée réclame la réunion des États généraux et leur vote par tête (et non par ordre). Annonciatrice des revendications démocratiques de la Révolution française, l'Assemblée de Vizille est d'abord l'expression de l'opposition aux réformes, notamment fiscales, de Brienne.
Les visites du parc et du château musée sont gratuites, une initiative de la région. Je ne saurais trop vous conseiller la visite. Le parc est somptueux, les habitants de Vizille l'ont bien compris, ils viennent nombreux à la pause de midi pour y déjeuner toutes générations confondues.
Ici les oies Bernache ne sont pas craintives, avec un peu de délicatesse on peut les approcher.
Les canards Tadorne Casarca sont plus craintifs, il faudra respecter une distance suffisante pour ne pas les déranger.
Plus habitué aux villages de montagnes ou aux petits coins de paradis naturels, je reconnais que cet immense espace naturel en milieu urbain est une agréable surprise. De nombreux cheminements permettent de découvrir les différents visages du parc. Les fauteuils et bancs sont accueillants et il est difficile de reprendre sa marche tant le cadre est reposant.
De grands bassins offrent à de nombreux oiseaux un habitat protégé, et pour le visiteur l'occasion de les approcher, car ici la crainte de l'homme est réduite.
Comment ne pas tomber amoureux de ce lieu ?
Il est facile de trouver des endroits isolés dans cette immense propriété, les chemins de traverses sont nombreux, et plus on s'éloigne du château et plus le parc est sauvage. Tout au bout, nous sommes dans une réserve interdite au public.
Ici et là quelques sculptures, ci-dessous un grand Tétras.
Si vous arrivez de bonne heure (attention le parc n'ouvre qu'à 9 heures), vous pourrez assister au réveil des bernaches.
Cet endroit est fabuleux pour les amoureux des oiseaux, même s'il faut le reconnaître, ceux présents sont communs. Il est tout de même agréable de voir que les animaux peuvent vivre à proximité des humains, que dans certains lieux leur crainte est atténuée, ce n'est donc pas un privilège de nombreux pays étrangers. La France n'est vraiment pas un exemple dans cette cohabitation...
Toilette de canard Tadorne Casarca.
Mais revenons un moment vers le château, et son musée, celui de la révolution française.
Si la visite du musée est gratuite, vous devrez tout de même prendre un ticket à l'entrée. Une consigne vous permettra de vous débarrasser le temps de la visite de vos sacs, casques et autres encombrants. Ne restera alors que le plaisir de voir des collections remarquables de faïences de l'époque révolutionnaire, ou de magnifiques peintures.
Après la salle des faïences, une petite pièce présentant une maquette de la bastille et des toiles magnifiques, dont ce couple extraordinaire.
A l'étage, de grandes salles avec des toiles monumentales retraçant les grands moments de la révolution.
Le musée est remarquable, il n'est pas question ici de vous présenter toutes ses collections.
Les grands hommes ne seraient pas ce qu'ils sont sans leur compagne, ici Madame Antoinette Gabrielle Danton, suivie de son époux Georges Jacques Danton.
Le musée est très complet, il propose même quelques salles qui retracent l'impact de la révolution française à notre époque.
Le château fût longtemps une résidence présidentielle, sa conservation est très belle, les salles se succèdent toutes magnifiques. Une terrasse est accessible et offre une belle perspective sur le parc.
Le musée offre différentes visions de la période révolutionnaire, selon si l'on en bénéficie ou si l'on perd ses privilèges, ou pire...
Un petit clin d'oeil à mon frère Alain, avec cet étonnant tableau qui retrace la prise de la ville de Cavours en Italie, et sa colline. En souvenir d'une ascension mémorable, voici le tableau.
D'autres salles vous attendent, comme celle des maquettes où l'on peut voir les monuments commémoratifs de la révolution qui devaient être construits. Le musée est très complet, c'est pour moi une très agréable découverte, un lieu de sortie qui devrait être obligatoire pour tous les collégiens de la région.
Il est grand temps pour nous de sortir de ce musée remarquable, un lieu hautement recommandable, les musées ne sont pas si nombreux dans notre région et celui-ci est gratuit, ce qui ne gâche rien. Et son thème, la révolution française n'est pas si lointain, ni si éloigné de nos soucis contemporains.
Une journée entière est nécessaire pour apprécier pleinement ce lieu immense et divers, du parc très structuré aux prairies presque sauvages, en passant par la partie boisée, le jardin à lui seul demande plusieurs heures et quelques kilomètres de marche pour être découvert. Et ne pas visiter le château et ses collections n'est pas concevable, mais cette journée passe vraiment très vite. A peine la grille franchie le matin, c'est déjà l'heure de la fermeture, c'est plutôt bon signe ! Nous reviendrons !
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