Aujourd'hui, je vous propose de découvrir un site extraordinaire, des ruines étranges situées dans un petit village du Var, Tourves une communes de 4900 habitants.
Imaginez un petit village provençal tout à fait banal avec des maisons modestes couvertes de tuiles romaines, et au fond d'une place pleine de voitures, un sentier qui monte sur un petit plateau quelques mètres au dessus du village, et puis ça...
Un obélisque de belle taille perdu au milieu de nulle part, et lorsque que l'on se retourne, ça !
Un bâtiment colossal orné de colonnes immenses !
En 1049, Pons, archevêque d’Aix, consacre l’église Saint-Étienne à Tourves, et le territoire environnant, y créant ainsi une sauveté qui constitue un asile pour les gens qui y vivent. La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre le duc Louis Ier d'Anjou. La communauté de Tourves se rallie au parti angevin en 1385, après la mort du duc et des négociations avec la régente Marie de Blois. Celle-ci accorde à la communauté le rattachement au domaine royal, ce qui signifiait relever d’un autre régime légal et fiscal.
Durant les guerres de religion, le village, converti au protestantisme, est pillé et ses habitants massacrés par Durand de Pontevès, capitaine catholique, en 1562. Seigneurie des vicomtes de Marseille, des Baux, des Soletto au xive siècle, puis des Arcussia et Vintimille au xvie siècle. Marquisat érigé en 1678 pour les Valbelle.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Tourves fut un haut lieu de résistance, particulièrement surveillé par les autorités de Vichy.
Aujourd'hui à l'état de ruine, le château, construit à partir du Moyen Âge fut réaménagé par Joseph-Alphonse Omer de Valbellele qui en fit après sa prise de possession en 1765 une demeure de réception. Un parc remplaça la partie du village située sur la colline, y compris les églises. Le parc était constitué d'un espace ouvert à l'est, l'esplanade, l'ancien Parc d'Auguste, et différents lieux-dits. Il s'étendait de part et d'autre du château, sur les terrasses en contrebas de la colline. Elles sont encore visibles par leurs vestiges.
Le comte de Valbelle Joseph-Alphonse Omer de Valbelle, initié à la franc-maçonnerie selon le rite égyptien, fit construire une pyramide dans le parc du château vers 1770. La végétation ayant repris le dessus sur la colline du château, il faut pour la retrouver traverser quelques sous bois. En partant du château elle se trouve environ 500 m direction Nord-Ouest. Elle est tronquée. Amoureux des arts, des lettres et du luxe, Joseph-Alphonse Omer de Valbelle fit construire la colonnade grecque (encore visible aujourd'hui) afin de recevoir divers artistes qui se produisaient devant cet édifice néo-classique.
Plus loin, en mémoire de son aïeul, Joseph-Alphonse Omer de Valbelle fit ériger une réplique de l'obélisque de Sextius[précision nécessaire] à Rome. Tous ces repères du parc sont des fabriques de jardin, une pratique architecturale peu courante dans cette partie de la France.
Puis le château fut possédé par la famille de Castellane à la Révolution, et fut saisi comme bien d'émigré. Il servit plus tard de caserne avant de brûler en 1799. Le parc fut laissé intact sur ordre de la municipalité. Le château fut mis aux enchères dans un état déplorable. Son nouvel acquéreur, un certain Mathieu Barbaroux, le laissa à l'abandon.
Pour vous donner une idée des dimensions voici Chantal et Valérie...
Ce bâtiment est étonnant, sur cette façade, pas une ouverture, nous sommes là dans l'apparat, la démonstration de richesse et rien d'autre.
Les murs conservent des témoignages de leurs occupants, ici le texte d'un aspirant du devoir qui date de 1841.
A l'arrière de cette façade extravagante, les ruines du château.
Ici et là des vestiges en plus ou moins bon état.
C'est toujours agréable de trouver des vestiges inconnus, ceux-ci sont remarquables et feront l'objet d'une nouvelle visite plus approfondie, c'est certain !
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